Conclusion

Après analyse et résumé des différents points abordés dans le cadre de notre étude, nous pouvons conclure que l'événementialisation de la culture a un double visage ;

Dans un premier temps cet outil permet d'apporter une réponse efficace à certains défis actuels concernant la jeunesse, tels que les besoins d'expériences participatives et le besoin d'échange et de cohésion sociale. On constate un réel engagement de la part des institutions de s'adapter aux codes actuels et de proposer à la jeunesse des médiums facilitants qui répondent à leurs habitudes et aux envies qui ont émergé dans ma génération au cours des dernières années, et qui ont également été fortement influencés par la part du numérique.

Toutes ces nouvelles propositions sont mises en lumière grâce aux réseaux sociaux qui permettent une communication fluide de par le fait que les plateformes sont d'importantes vitrines permettant de donner un premier accès à certains contenus en touchant des cibles qui n'en auraient peut-être pas entendu parler autrement. Les réseaux sociaux facilitent donc la découverte.

En ce sens, l'événementialisation apparaît comme un outil de démocratisation culturelle.

Cependant, cette dynamique rencontre également de nombreux freins et contradictions. Nous avons pu en effet voir que les budgets publics dédiés à la culture connaissent des baisses significatives, rendant compliqué la consolidation de la culture auprès des jeunes sur le long terme car ces baisses ont pour conséquence majeure l'impossibilité à proposer des offres assez variées dans les localités et les structures pour favoriser une culture accessible.

Par ailleurs, l'omniprésence des réseaux sociaux dans les habitudes de consommation culturelle des jeunes pose la question d'une culture parfois réduite à l'apparence. L'expérience culturelle devient alors un moment à "poster" plus qu'un apprentissage à s'approprier en profondeur.

Ainsi, l'événementialisation de la culture, si elle peut constituer une réponse aux transformations profondes des pratiques culturelles des jeunes, ne saurait être une fin en soi. Elle doit être pensée comme un moyen, un outil, qui se doit d'être intégré à une politique culturelle globale plus cohérente tant d'un point de vue institutionnel que sur les plateformes numériques qui aujourd'hui occupent un espace important. Elle ne remplacera jamais la nécessité d'un travail culturel de fond, et ne pourra jamais panser non plus les lacunes auxquelles la jeunesse est confrontée, que cela soit par les contraintes gouvernementales ou par le lissage des centres d'intérêts provoqué par les tendances des réseaux sociaux.

En analyse de ces différents points, on peut être amenés à conclure que l'événementialisation de la culture est une réponse aux changements de modes de consommation de la culture car ce secteur a dû rapidement changer ses habitudes au vu des évolutions sociales rapides auxquelles nous avons été confrontés cette dernière décennie.